harcelement

Il est possible de d=E9truire quelqu=92un juste avec des = mots, des=20 regards, des sous-entendus : cela se nomme pour M.F. Hirigoyen la = violence=20 perverse ou le harc=E8lement moral. Comment comprendre, analyser, = vaincre ce type=20 de violences Quelles solutions, quelles parades y apporter =
Nous=20 r=E9sumons ici l=92ouvrage =AB Le = harc=E8lement=20 moral =BB dont le sous-titre est = La violence perverse au quotidien = de M.F.=20 Hirigoyen. Le livre est publi=E9 en collection de poche chez Pocket. = Pr=E9sent=E9 en=20 formation continue, ce livre et la lecture qu=92en ont faite certains = coll=E8gues a=20 constitu=E9 une v=E9ritable lib=E9ration. Victimes de harc=E8lement = moral, ils avaient=20 enfoui ce v=E9cu dans les profondeurs de leur inconscient. Le r=E9veil = de cette=20 s=E9rie de blessures, la prise de conscience des man=9Cuvres dont ils = avaient =E9t=E9=20 victimes, la lecture des exemples cliniques dans lesquels ils se = retrouvaient=20 les a aid=E9 =E0 d=E9passer un v=E9cu douloureux.

La violence perverse au quotidien =

De petits actes pervers sont si quotidiens qu=92ils = paraissent la=20 norme. Cela commence par un simple manque de respect, du mensonge ou de = la=20 manipulation. Nous ne trouvons pas cela insupportable que si nous sommes = atteints directement. Puis, si le groupe social dans lequel ces = conduites=20 apparaissent ne r=E9agit pas, cela se transforme progressivement en = conduites=20 perverses av=E9r=E9es qui ont des cons=E9quences graves sur la sant=E9 = psychologique des=20 victimes. N=92=E9tant pas s=FBres d=92=EAtre entendues, celles-ci se = taisent et souffrent=20 en silence.
Cette destruction morale existe = depuis=20 toujours, dans les familles o=F9 elle reste cach=E9e, et, dans = l=92entreprise o=F9 l=92on=20 s=92en accommodait en p=E9riode de plein emploi car la victime avait la = possibilit=E9=20 de partir. Aujourd=92hui, celles-ci s=92accrochent d=E9sesp=E9r=E9ment = =E0 leur poste de=20 travail au d=E9triment de leur sant=E9 tant physique que psychique. = Quelques-unes se=20 sont r=E9volt=E9es, ont quelquefois intent=E9 des proc=E8s ; le = ph=E9nom=E8ne commence=20 =E0 =EAtre m=E9diatis=E9 et cela am=E8ne la soci=E9t=E9 =E0 = s=92interroger.
Il est courant=20 dans nos pratiques d=92=EAtres t=E9moins d=92histoire de vie o=F9 l=92on = discerne mal la=20 r=E9alit=E9 ext=E9rieure de la r=E9alit=E9 psychique. Ce qui frappe dans = tous ces r=E9cits=20 de souffrance c=92est la r=E9currence, ce que chacun croyait singulier = est partag=E9=20 par beaucoup d=92autres.
La difficult=E9 des transcriptions = cliniques r=E9side=20 dans le fait que chaque mot, chaque intonation, chaque allusion ont de=20 l=92importance. Tous les d=E9tails, pris s=E9par=E9ment, paraissent = anodins, mais leur=20 ensemble cr=E9e un processus destructeur. La victime est entra=EEn=E9e = dans ce jeu=20 mortif=E8re et peut r=E9agir elle-m=EAme en retour sur un mode pervers, = car ce mode de=20 relation peut =EAtre utilis=E9 par chacun de nous dans un but = d=E9fensif. C=92est ce qui=20 peut amener =E0 parler de complicit=E9 de la victime avec son agresseur. =
De=20 nombreuses s=E9quences d=92agressivit=E9 et/ou de violence peuvent = =EAtre li=E9es ou=20 d=E9clench=E9es par le harc=E8lement moral. C=92est pour cette raison = que chaque fois=20 que l=92on parle de violences, il faut en d=E9crire tr=E8s = pr=E9cis=E9ment le contexte. On=20 risque sinon de contribuer =E0 accr=E9diter l=92id=E9e que c=92est la = victime qui en est=20 l=92auteur, et qu=92elle seule doit en payer les cons=E9quences. La = notion de=20 harc=E8lement moral montre que les choses sont bien diff=E9rentes et = surtout=20 beaucoup plus complexes. Il existe des soignants qui sont des harceleurs = moraux=20 m=EAme si chacun de nous peut =E0 un moment ou =E0 un autre adopter une = attitude=20 perverse.
M.F. Hirigoyen note qu=92un m=EAme individu tend =E0 = reproduire son=20 comportement destructeur dans toutes les circonstances de sa vie = sur son=20 lieu de travail, dans son couple, avec ses enfants, et c=92est cette = continuit=E9=20 qu=92elle veut souligner. Il est ainsi des individus qui jonchent leur = parcours de=20 cadavres ou de morts-vivants. Cela ne les emp=EAche pas de donner le = change par=20 ailleurs et de para=EEtre tout =E0 fait adapt=E9s =E0 la soci=E9t=E9. =

Le harc=E8lement dans l=92entreprise =

Dans l=92entreprise, c=92est de la rencontre de = l=92envie de pouvoir et=20 de la perversit=E9 que naissent la violence et le harc=E8lement. =
Par harc=E8lement sur le lieu de travail, il faut entendre = toute conduite=20 abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des = actes,=20 des gestes, des =E9crits, pouvant porter atteinte =E0 la personnalit=E9, = =E0 la dignit=E9=20 ou =E0 l=92int=E9grit=E9 physique ou psychique d=92une personne, mettre = en p=E9ril l=92emploi=20 de celle-ci ou d=E9grader le climat de travail.
Le harc=E8lement a = =E9t=E9 identifi=E9=20 dans les pays anglo-saxons et les pays nordiques o=F9 il a =E9t=E9 = qualifi=E9 de=20 mobbing.
Cette guerre psychologique sur le lieu de travail regroupe = deux=20 ph=E9nom=E8nes
-    l=92abus de pouvoir, qui est d=E9masqu=E9 tr=E8s vite et pas = forc=E9ment accept=E9=20 par les salari=E9s ;
-    la=20 manipulation perverse, plus insidieuse =E0 se mettre en place et qui = fait d=92autant=20 plus de ravages.
Le harc=E8lement na=EEt de = fa=E7on anodine et=20 se propage insidieusement. Dans un premier temps, les personnes = concern=E9es ne=20 veulent pas se formaliser et prennent =E0 la l=E9g=E8re piques et = brimades. Puis, ces=20 attaques se multiplient et la victime est r=E9guli=E8rement accul=E9e, = mise en =E9tat=20 d=92inf=E9riorit=E9, soumise =E0 des man=9Cuvres hostiles et = d=E9gradantes pendant une=20 longue p=E9riode.
De toutes ces agressions, on = ne meurt=20 pas directement, mais on perd une partie de soi-m=EAme. On revient = chaque soir,=20 us=E9, humili=E9, ab=EEm=E9. Il est difficile de s=92en remettre.
Ce = n=92est pas la=20 remarque blessante qui constitue le harc=E8lement, c=92est la = r=E9p=E9tition des=20 vexations, des humiliations, sans aucun effort pour les nuancer qui = constitue le=20 ph=E9nom=E8ne destructeur.
Quand le harc=E8lement appara=EEt, = c=92est comme une=20 machine qui se met en marche et qui peut tout broyer. Il s=92agit d=92un = ph=E9nom=E8ne=20 terrifiant parce qu=92inhumain, sans =E9tats d=92=E2me et sans piti=E9. = L=92entourage=20 professionnel, par l=E2chet=E9, par =E9go=EFsme ou peur, pr=E9f=E8re se = tenir =E0 l=92=E9cart.=20 lorsque ce type d=92interaction asym=E9trique et destructrice se met en = place, il ne=20 fera que s=92amplifier si une personne ext=E9rieure n=92intervient pas = =E9nergiquement.=20 En effet, dans un moment de crise, on a tendance =E0 accentuer ce que = l=92on=20 est une entreprise rigide devient encore plus rigide, un employ=E9 = d=E9pressif=20 encore plus d=E9pressif, un agressif plus agressif, etc. On accentue ce = que l=92on=20 est.
Il s=92agit d=92un ph=E9nom=E8ne circulaire. Rien ne sert alors = de chercher qui=20 est =E0 l=92origine du conflit. On en oublie m=EAme les raisons. Une = suite de=20 comportements d=E9lib=E9r=E9s de la part de l=92agresseur est destin=E9e = =E0 d=E9clencher=20 l=92anxi=E9t=E9 de la victime, ce qui provoque chez elle une attitude = d=E9fensive,=20 elle-m=EAme g=E9n=E9ratrice de nouvelles agressions. Apr=E8s un certain = temps=20 d=92=E9volution du conflit se mettent en place des ph=E9nom=E8nes de = phobie=20 r=E9ciproque la vision de la personne ha=EFe provoque une rage = froide chez=20 l=92un, la vision du pers=E9cuteur d=E9clenche chez la victime un = ph=E9nom=E8ne de peur.=20 C=92est un r=E9flexe conditionn=E9 agressif ou d=E9fensif. La peur = entra=EEne chez la=20 victime des comportements pathologiques qui serviront d=92alibis pour = justifier=20 r=E9troactivement l=92agression. Elle r=E9agit le plus souvent d=92une = mani=E8re v=E9h=E9mente=20 et confuse. Quoi qu=92elle puisse entreprendre, quoi qu=92elle fasse = tout est=20 retourn=E9 contre elle par ses pers=E9cuteurs. Le but de la man=9Cuvre = est de la=20 d=E9sar=E7onner, de la pousser =E0 la confusion totale et =E0 la faute. =
M=EAme si le=20 harc=E8lement est horizontal (un coll=E8gue harc=E8le une autre = coll=E8gue), la=20 hi=E9rarchie n=92intervient pas. Elle refuse de voir ou laisse faire. = Elle ne prend=20 parfois conscience du probl=E8me que lorsque la victime r=E9agit de = fa=E7on trop=20 voyante (crise de nerfs, pleurs) ou qu=92elle est trop fr=E9quemment en = arr=EAt de=20 travail. Le conflit d=E9g=E9n=E8re vraiment parce que l=92entreprise = refuse de s=92en=20 m=EAler. Il faut savoir que si =E0 un moment donn=E9 du processus, = quelqu=92un r=E9agit=20 d=92une fa=E7on saine, le processus s=92arr=EAte.
Qui est=20 vis=E9
Contrairement =E0 ce que = leurs agresseurs=20 essaient de faire croire, les victimes ne sont pas au d=E9part des = personnes=20 atteintes d=92une quelconque pathologie ou particuli=E8rement faibles. = Au contraire,=20 le harc=E8lement se met en place quand une victime r=E9agit =E0 = l=92autoritarisme d=92un=20 chef et refuse de se laisser asservir. C=92est sa capacit=E9 de = r=E9sister =E0=20 l=92autorit=E9 malgr=E9 les pressions qui la d=E9signe comme cible. =
Le harc=E8lement est rendu possible parce qu=92il est = pr=E9c=E9d=E9 d=92une=20 d=E9valorisation, qui est accept=E9e puis cautionn=E9e par le groupe, de = la victime=20 par le pers=E9cuteur. Cette d=E9pr=E9ciation constitue une justification = a posteriori=20 de la cruaut=E9 exerc=E9e contre elle et conduit =E0 penser qu=92elle a = bien m=E9rit=E9 ce=20 qui lui arrive.
Lorsque le processus de harc=E8lement est en place, = la victime=20 est stigmatis=E9e on dit qu=92elle est difficile =E0 vivre, = qu=92elle a mauvais=20 caract=E8re, ou bien qu=92elle est folle. On met sur le compte de sa = personnalit=E9 ce=20 qui est la cons=E9quence du conflit, et on oublie ce qu=92elle =E9tait = auparavant ou=20 ce qu=92elle est dans un autre contexte.
Qui agresse=20 qui
Le comportement d=92un groupe = n=92est pas la=20 somme des comportements des individus qui le composent ; le groupe = est une=20 nouvelle entit=E9 qui a ses propres comportements. Freud admet la = dissolution des=20 individus dans la foule et y voit une double identification, horizontale = par=20 rapport =E0 la horde (le groupe) et verticale par rapport au chef.=20
Un coll=E8gue agresse un autre = coll=E8gue=20
Les groupes tendent =E0 niveler les individus et = supportent mal=20 la diff=E9rence. Dans certains corps de m=E9tier, il n=92est pas facile = pour un homme=20 ou ne femme de se faire respecter quand il ou elle arrive. Ce sont des=20 plaisanteries grossi=E8res, des gestes obsc=E8nes, un m=E9pris de tout = ce qu=92il ou=20 elle peut dire, le refus de prendre son travail en consid=E9ration. Cela = para=EEt du=20 bizutage, tout le monde rit, y compris les hommes ou les femmes = pr=E9sentes. Ils=20 ou elles n=92ont pas le choix.
Un = sup=E9rieur agress=E9 par=20 des subordonn=E9s
Le cas est rare. Il = s=92agit en=20 g=E9n=E9ral d=92une personne venant de l=92ext=E9rieur, dont le style ou = les m=E9thodes sont=20 r=E9prouv=E9s par le groupe et qui ne fait pas l=92effort de s=92adapter = ou de=20 s=92imposer. C peut =EAtre aussi un ancien coll=E8gue qui a =E9t=E9 = promu sans que le=20 service n=92ait =E9t=E9 consult=E9.
Un = subordonn=E9 agress=E9 par=20 un sup=E9rieur
C=92est le cas le plus = fr=E9quent.=20
Comment emp=EAcher une victime de=20 r=E9agir
Pour garder le pouvoir et = contr=F4ler=20 l=92autre, on utilise des man=9Cuvres anodines qui deviennent de plus en = plus=20 violentes si l=92employ=E9 r=E9siste. Dans un premier temps, on lui = retire tout sens=20 critique jusqu=92=E0 ce qu=92il ne sache plus qui a tort qui a raison. = On le stresse,=20 on le houspille, on le surveille, on le chronom=E8tre pour qu=92il se = sente en=20 permanence sur le qui-vive, et surtout on ne lui dit rien de ce qui = pourrait lui=20 permettre de comprendre ce qui se passe. Le salari=E9 est accul=E9. Il = accepte=20 toujours plus et n=92arrive pas =E0 dire que c=92est insupportable. Quel = que soit le=20 point de d=E9part et quels que soient les agresseurs, les proc=E9d=E9s = sont les=20 m=EAmes on ne nomme pas le probl=E8me, mais on agit de fa=E7on = sournoise pour=20 =E9liminer la personne au lieu de trouver une solution. Ce processus est = amplifi=E9=20 par le groupe, qui est pris =E0 t=E9moin ou m=EAme participe activement = au ph=E9nom=E8ne.=20
Le harc=E8lement dans l=92entreprise passe = ensuite par=20 plusieurs =E9tapes qui ont comme point commun un refus de communication. =
Refuser la communication directe =
Le conflit n=92est pas nomm=E9 mais il est agit quotidiennement = par des=20 attitudes de disqualification. L=92agresseur refuse d=92expliquer son = attitude. Ce=20 d=E9ni paralyse la victime qui ne peut se d=E9fendre, ce qui rend = possible la=20 poursuite de l=92agression. En refusant de nommer le conflit, de = discuter,=20 l=92agresseur emp=EAche une discussion qui permettrait de trouver une = solution. Dans=20 le registre de la communication perverse, il faut emp=EAcher l=92autre = de penser, de=20 comprendre, de r=E9agir.
Se soustraire au = dialogue est une=20 fa=E7on habile d=92aggraver le conflit, tout en le portant au cr=E9dit = de l=92autre.=20 C=92est une fa=E7on de dire, sans le dire avec des mots, que l=92autre = ne vous=20 int=E9resse pas ou m=EAme qu=92il n=92existe pas. Comme rien n=92est = dit, tout peut =EAtre=20 reproch=E9. Quand la victime a une propension =E0 se culpabiliser, = c=92est royal.=20
Disqualifier
L=92agression=20 ne se passe pas ouvertement, ce qui pourrait permettre de r=E9pliquer, = elle est=20 pratiqu=E9e de fa=E7on sous-jacente, dans le registre de la = communication non=20 verbale soupirs exc=E9d=E9s, haussements d=92=E9paules, regards = m=E9prisants, ou=20 bien non-dits, sous-entendus ; allusions d=E9stabilisantes ou = malveillantes,=20 remarques d=E9sobligeantes ... On peut ainsi amener progressivement le = doute sur=20 les comp=E9tences professionnelles d=92un salari=E9, en remettant en = question tout ce=20 qu=92il dit ou fait.
Dans la mesure o=F9 les = agressions sont=20 indirectes, il est difficile de se d=E9fendre. Comment d=E9crire un = regard charg=E9 de=20 haine Comment rapporter des sous-entendus, des on-dits La = victime,=20 elle-m=EAme doute de ses perceptions, elle n=92est pas s=FBre de ne pas = exag=E9rer son=20 ressenti. On l=92am=E8ne =E0 douter d=92elle-m=EAme.
La = disqualification consiste=20 aussi =E0 ne pas regarder quelqu=92un, ne pas dire bonjour, parler de la = personne=20 comme d=92un objet (on ne parle pas aux choses ), dire =E0 = quelqu=92un devant la=20 victime  =ABas vu, il faut =EAtre = vraiment ringard=20 pour porter des v=EAtements pareils  =BB C=92est nier la = pr=E9sence de la=20 victime, ne plus lui adresser la parole, ou profiter de ce qu=92elle se = soit=20 absent=E9e cinq minutes de son bureau pour lui d=E9poser un dossier avec = un Post-it=20 dessus, au lieu de lui demander le travail directement.
Ce sont = aussi des=20 critiques indirectes dissimul=E9es dans une plaisanterie, des = railleries, des=20 sarcasmes. On peut ensuite dire =ABn=92est = qu=92une=20 plaisanterie, personne n=92est jamais mort d=92une = plaisanterie  =BB. Le=20 langage est perverti. Chaque mot cache un malentendu qui se retourne = contre la=20 victime d=E9sign=E9e.
Discr=E9diter
Pour cela, il suffit d=92insinuer le doute dans la t=EAte des = autres =20 =ABne crois pas que ... =BB On peut ensuite = par un discours=20 faux, fait d=92un assemblage de sous-entendus, de non-dits, mettre en = place un=20 malentendu pour l=92exploiter =E0 son avantage.
Pour=20 enfoncer l=92autre, on le ridiculise, l=92humilie, le couvre de = sarcasmes jusqu=92=E0 ce=20 qu=92il perde confiance en lui. On l=92affuble d=92un surnom ridicule, = on se moque=20 d=92une infirmit=E9 ou d=92une d=E9faillance. On utilise aussi la = calomnie, les=20 mensonges, les sous-entendus malveillants. On s=92arrange pour que la = victime le=20 sache sans qu=92elle puisse pour autant s=92en d=E9fendre. =
Isoler
Lorsque l=92on a = d=E9cid=E9 de d=E9truire=20 psychologiquement un salari=E9, pour qu=92il ne puisse pas se = d=E9fendre, il faut=20 d=92abord lisoler en cassant les alliances = possibles. Quand on=20 est seul, il est beaucoup plus difficiles de se rebeller, surtout si on = vous=20 fait croire que tout le monde est contre vous.
Par des=20 insinuations ou des pr=E9f=E9rences affich=E9es, on provoque des = jalousies, on monte=20 les gens les uns contre les autres, on s=E8me la discorde. Le travail de = d=E9stabilisation est ainsi fait par des coll=E8gues envieux, et le = v=E9ritable=20 agresseur pourra dire qu=92il n=92y est pour rien.
Lorsque la mise = =E0 l=92=E9cart=20 vient de coll=E8gues, c=92est manger seul =E0 la cantine, ne pas =EAtre = invit=E9 lorsqu=92il=20 y a un pot.
Lorsque l=92agression vient de la hi=E9rarchie, la = victime d=E9sign=E9e=20 est progressivement priv=E9e de toute information. Elle apprend son = devenir par=20 des notes de service. Plus tard, c=92est la mise en quarantaine, au = placard.=20
Brimer
Cela = consiste =E0=20 confier =E0 la victime des t=E2ches inutiles ou d=E9gradantes. C=92est = fixer des=20 objectifs impossibles =E0 tenir, obligeant =E0 rester tard le soir, =E0 = revenir le=20 week-end pour voir ce rapport urgent jet=E9 =E0 la poubelle. =
Ce peuvent =E9galement =EAtre des agressions physiques mais pas = directes des n=E9gligences qui provoquent des accidents, des = objets lourds=20 qui tombent comme par hasard sur les pieds de la victime. =
Pousser l=92autre =E0 la faute
Un moyen tr=E8s=20 habile de disqualifier quelqu=92un consiste =E0 le pousser =E0 la faute = pour pouvoir=20 le critiquer ou le rabaisser, mais aussi pour qu=92il ait une mauvaise = image de=20 lui-m=EAme. Il est tr=E8s facile, par une attitude de m=E9pris ou de = provocation,=20 d=92amener quelqu=92un d=92impulsif =E0 la col=E8re ou =E0 un = comportement agressif rep=E9r=E9=20 de tous. On peut ensuite dire qu=92elle est folle, qu=92elle perturbe la = bonne=20 marche du service.
Le harc=E8lement = sexuel=20
Il ne s=92agit alors pas d=92obtenir des faveurs = sexuelles mais de=20 marquer son pouvoir. La femme harcel=E9e est =E0 disposition du = harceleur.=20
Le point de d=E9part du = harc=E8lement=20
L=92abus de pouvoir
Les man=9Cuvres = perverses=20
Quand un individu pervers entre dans un groupe, il = tend =E0=20 rassembler autour de lui les membres du groupe les plus dociles qu=92il = s=E9duit. Si=20 un individu ne se laisse pas embrigader, il est rejet=E9 par le groupe = et d=E9sign=E9=20 comme bouc =E9missaire. Un lien social se cr=E9e ainsi entre les membres = du groupe=20 dans la critique commune de la personne isol=E9e, par des potins et des = ragots. Le=20 groupe est alors sous influence et suit le pervers dans le cynisme et le = manque=20 de respect. Chaque individu n=92a pas pour autant perdu tout sens moral, = mais,=20 d=E9pendant d=92un individu d=E9pourvu de scrupules, ils perdent tout = sens critique.=20
Le but d=92un individu pervers est = d=92acc=E9der au pouvoir ou=20 de s=92y maintenir par n=92importe quel moyen, ou bien encore de masquer = sa propre=20 incomp=E9tence. Pour cela il lui faut se d=E9barrasser de quiconque = constituerait un=20 obstacle =E0 son ascension ou serait trop lucide sur ses fa=E7ons de = faire. On ne se=20 contente donc pas d=92attaquer quelqu=92un de fragilis=E9 comme dans = l=92abus de pouvoir=20 mais on cr=E9e la fragilit=E9 afin d=92emp=EAcher l=92autre de se = d=E9fendre.
La peur=20 g=E9n=E8re des conduites d=92ob=E9issance, voire de soumission, de la = part de la=20 personne cibl=E9e, mais aussi des coll=E8gues qui laissent faire, qui ne = veulent pas=20 voir ce qui se passe autour d=92eux. C=92est le r=E8gne de = l=92individualisme, du chacun=20 =ABsoi =BB. L=92entourage craint, s=92il se = montre solidaire,=20 d=92=EAtre stigmatis=E9. Il ne faut pas faire de vagues.
Lorsque la = victime r=E9agit=20 et tente de se rebeller, la malveillance latente fait place =E0 une = hostilit=E9=20 d=E9clar=E9e. Commence alors la phase de destruction morale qui a = =E9t=E9 qualifi=E9e de=20 psychoterreur. L=E0, tous les moyens sont bons, y compris la violence = physique,=20 pour d=E9molir la personne d=E9sign=E9e. Cela peut la conduire =E0 un = an=E9antissement=20 psychique ou au suicide. Dans cette violence, l=92int=E9r=EAt de = l=92entreprise est=20 oubli=E9 par l=92agresseur, qui veut uniquement la peau de sa victime. =
Dans le=20 fonctionnement pervers, il n=92y a pas que la qu=EAte du pouvoir, il y a = surtout une=20 grande jouissance =E0 utiliser l=92autre comme un objet, comme une = marionnette.=20 L=92agresseur r=E9duit l=92autre =E0 une position d=92impuissance pour = ensuite le d=E9truire=20 en toute impunit=E9.
Porter plainte est l=92unique fa=E7on de mettre = fin =E0 la=20 psychoterreur. Mais il faut du courage ou =EAtre vraiment =E0 bout car = cela implique=20 une rupture d=E9finitive avec l=92entreprise. Il n=92est pas s=FBr, en = outre, que la=20 plainte soit re=E7ue, ni que la proc=E9dure d=E9clench=E9e aboutisse = d=92une fa=E7on=20 positive.
L=92entreprise qui laisse = faire=20
Dans les groupes de travail sous pression les = conflits naissent=20 plus facilement. Les nouvelles formes de travail, qui visent =E0 = accro=EEtre les=20 performances des entreprises en laissant de c=F4t=E9 tous les = =E9l=E9ments humains sont=20 en g=E9n=E9ratrices de stress et cr=E9ent ainsi les conditions = favorables =E0=20 l=92expression de la perversit=E9.
L=92entreprise qui=20 encourage les m=E9thodes perverses
L=92entreprise peut=20 elle-m=EAme devenir un syst=E8me pervers lorsque la fin justifie le = moyens et=20 qu=92elle est pr=EAte =E0 tout, y compris =E0 d=E9truire les individus = pour parvenir =E0 ses=20 objectifs.

La violence priv=E9e

La violence perverse dans le couple est souvent ni=E9e = ou banalis=E9e,=20 r=E9duite =E0 une simple relation de domination. La tentation est = souvent grande=20 chez le soignant de rendre le partenaire complice voire m=EAme = responsable de=20 l=92=E9change pervers. C=92est nier la dimension d=92emprise qui = paralyse la victime et=20 l=92emp=EAche de se d=E9fendre, c=92est nier la violence des attaques et = la gravit=E9 du=20 retentissement psychologique du harc=E8lement sur la victime. Les = agressions sont=20 subtiles, il n=92y a pas de traces tangibles et les t=E9moins tendent = =E0 interpr=E9ter=20 comme de simples relations conflictuelles ou passionnelles entre deux = personnes=20 caract=E9rielles ce qui est une tentative violente de destruction morale = et m=EAme=20 physique de l=92autre, parfois r=E9ussie.
L=92emprise
Dans le couple, le = mouvement=20 pervers se met en place quand l=92affectif fait d=E9faut, ou bien = lorsqu=92il existe=20 une trop grande proximit=E9 avec l=92objet aim=E9.
Trop de=20 proximit=E9 peut faire peur et, par l=E0 m=EAme, ce qui va faire = l=92objet de la plus=20 grande violence est ce qui est le plus intime. Un individu narcissique = impose=20 son emprise pour retenir l=92autre, mais il craint que l=92autre ne soit = trop=20 proche, ne vienne l=92envahir. Il s=92agit donc de le maintenir dans une = relation de=20 d=E9pendance ou m=EAme de propri=E9t=E9 pour v=E9rifier sa toute = puissance. Le partenaire=20 englu=E9 dans le doute et la culpabilit=E9 ne peut r=E9agir.
Le = message non dit=20 est =ABne t=92aime pas =BB, mais = il est occult=E9=20 pour que l=92autre ne parte pas, et il est agi de fa=E7on indirecte. Le = partenaire=20 doit rester l=E0 pour =EAtre frustr=E9 en permanence ; il faut en = m=EAme temps=20 l=92emp=EAcher de penser afin qu=92il ne prenne pas conscience du = processus.=20
L=92emprise est mise en place par un individu narcissique qui veut = paralyser=20 son partenaire en le mettant en position de flou et d=92incertitude. = Cela lui=20 =E9vite de s=92engager dans une position de couple qui lui fait peur. = Par ce=20 processus, il met l=92autre =E0 distance, dans des limites qui ne lui = paraissent pas=20 dangereuses. S=92il ne veut pas =EAtre envahi par l=92autre, il lui fait = subir=20 pourtant ce qu=92il ne veut pas subir lui-m=EAme, en l=92=E9touffant et = en le maintenant=20 =AB =E0 disposition =BB.
L=92origine de cette tol=E9rance = se retrouve dans=20 une loyaut=E9 familiale qui consiste, par exemple, =E0 reproduire ce que = l=92un des=20 parents a v=E9cu, ou bien dans l=92acceptation d=92un r=F4le de personne = r=E9paratrice=20 pour le narcissisme de l=92autre, une sorte de mission o=F9 l=92on = aurait =E0 se=20 sacrifier.
La violence
La=20 violence perverse appara=EEt dans les moments de crise quand un individu = qui a des=20 d=E9fenses perverses ne peut pas assumer la responsabilit=E9 d=92un = choix difficile.=20 Elle est alors indirecte, essentiellement dans le non-respect de = l=92autre.=20
Le refus de la responsabilit=E9 d=92un =E9chec = conjugal est=20 souvent =E0 l=92origine d=92une bascule perverse. Un individu qui a un = fort id=E9al de=20 couple, pr=E9sente des relations apparemment normales avec son = partenaire jusqu=92au=20 jour o=F9 il doit faire le choix entre cette relation et une nouvelle = rencontre.=20 La violence perverse sera d=92autant plus importante que l=92id=E9al de = couple =E9tait=20 grand. Il n=92est pas possible d=92accepter cette responsabilit=E9 qui = doit =EAtre=20 enti=E8rement port=E9e par l=92autre. S=92il y a un retrait d=92amour, = le partenaire en=20 est tenu pour responsable, pour ne faute qu=92il aurait commise et qui = n=92est pas=20 nomm=E9e. Ce retrait d=92amour est le plus souvent ni=E9 verbalement, = tout en =E9tant=20 agi.
La prise de conscience de la manipulation ne peut que mettre la = victime=20 dans un =E9tat d=92angoisse terrible qu=92elle ne peut =E9vacuer = puisqu=92elle n=92a pas=20 d=92interlocuteur. En plus de la col=E8re, les victimes =E0 ce stade = =E9prouvent de la=20 honte honte de ne pas avoir =E9t=E9 aim=E9es, honte d=92avoir = accept=E9 ces=20 humiliations, honte d=92avoir subi.
Parfois, il ne s=92agit pas = d=92un mouvement=20 pervers transitoire, mais de la r=E9v=E9lation d=92une perversion = jusqu=92ici occult=E9e.=20 La haine qui =E9tait masqu=E9e appara=EEt au grand jour, tr=E8s proche = d=92un d=E9lire de=20 pers=E9cution. Les r=F4les sont ainsi invers=E9s, l=92agresseur devient = l=92agress=E9 et la=20 culpabilit=E9 reste toujours du m=EAme c=F4t=E9. Pour que cela soit = cr=E9dible, il faut=20 disqualifier l=92autre en le poussant =E0 un comportement = r=E9pr=E9hensible.
Pour=20 pouvoir id=E9aliser un nouvel objet d=92amour et maintenir la relation = amoureuse, un=20 pervers a besoin de projeter tout ce qui est mauvais sur un bouc = =E9missaire. Tout=20 ce qui est obstacle =E0 une nouvelle relation amoureuse doit =EAtre = d=E9truit comme=20 objet g=EAnant. Ainsi, pour qu=92il y ait de l=92amour, il faut qu=92il = y ait de la=20 haine quelque part. La nouvelle relation amoureuse se construit sur la = haine du=20 partenaire pr=E9c=E9dent.
La = s=E9paration=20
Les proc=E9d=E9s pervers sont utilis=E9s tr=E8s = habituellement lors des=20 divorces et des s=E9parations. Il s=92agit alors d=92un proc=E9d=E9 = d=E9fensif que l=92on ne=20 peut pas d=92embl=E9e consid=E9rer comme pathologique. C=92est = l=92aspect r=E9p=E9titif et=20 unilat=E9ral du processus qui am=E8ne l=92effet destructeur. =
Lors des s=E9parations, le mouvement pervers, jusqu=92alors = sous-jacent,=20 s=92accentue, la violence sournoise se d=E9cha=EEne, car le pervers = narcissique sent=20 que sa proie lui =E9chappe. La s=E9paration ne vient pas interrompre la = violence,=20 elle se poursuit =E0 travers les quelques liens relationnels qui peuvent = exister,=20 et quand il y a des enfants elle passe =E0 travers eux. Cela constitue = ce que les=20 Am=E9ricains nomment le stalking,=20 c=92est-=E0-dire le harc=E8lement. Le harc=E8lement est le fait = d=92anciens amants ou=20 conjoints qui ne veulent pas l=E2cher leur proie, envahissent leur=20 =AB =BB de leur pr=E9sence, l=92attendent =E0 = la sortie de son=20 travail, lui t=E9l=E9phonent le jour et la nuit, avec des paroles de = menaces=20 directes ou indirectes.
Les divorces avec un pervers narcissique, = quel que=20 soit celui qui est =E0 l=92initiative de la s=E9paration, sont presque = toujours=20 violents et proc=E9duriers. Les pervers maintiennent le lien, par le = biais des=20 lettres recommand=E9es, des avocats, de la justice. On continue =E0 = parler de ce=20 couple, qui n=92existe plus, =E0 travers les proc=E9dures. Plus la = pulsion d=92emprise=20 est grande, plus grands sont le ressentiment et la col=E8re. Les = victimes se=20 d=E9fendent mal, surtout si elles se croient =E0 l=92initiative de la = s=E9paration, ce=20 qui est souvent le cas, leur culpabilit=E9 les porte =E0 se montrer = g=E9n=E9reuses=20 esp=E9rant ainsi =E9chapper =E0 leur pers=E9cuteur.
Les victimes = savent rarement=20 utiliser la loi, alors que l=92agresseur, =E9tant tr=E8s proche d=92une = structure=20 parano=EFaque, saura faire les d=E9marches n=E9cessaires.
Dans une = man=9Cuvre=20 perverse, le but est de d=E9stabiliser l=92autre et de le faire douter = de lui-m=EAme=20 et des autres. Pour cela, tout est bon, les sous-entendus, le mensonge, = les=20 invraisemblances. Pour ne pas se laisser impressionner, il faut que le=20 partenaire n=92ait aucun doute sur lui-m=EAme et sur les d=E9cisions =E0 = prendre, et ne=20 tienne pas compte des agressions. Cela oblige =E0 =EAtre sans arr=EAt = sur le qui-vive=20 dans les contacts avec l=92ex-conjoint.
Le refus de communication = directe est=20 l=92arme absolue des pervers. Le partenaire se trouve oblig=E9 de faire = les demandes=20 et les r=E9ponses et, s=92avan=E7ant =E0 d=E9couvert, =E9videmment = commet des erreurs qui=20 sont relev=E9es par l=92agresseur pour pointer la nullit=E9 de la = victime.
Le=20 recours =E0 des lettres recommand=E9es agressives dans le sous-entendu = ou l=92allusion=20 est une man=9Cuvre habile pour d=E9stabiliser sans trace. Un lecteur = ext=E9rieur=20 (psychologue, juge), =E0 partir de ces =E9crits, ne peut qu=92imaginer = un =E9change=20 acrimonieux banal entre deux ex-=E9poux. Or, il ne s=92agit pas d=92un = =E9change. C=92est=20 une agression unilat=E9rale o=F9 l=92agress=E9 est mis dans = l=92incapacit=E9 de r=E9agir et de=20 se d=E9fendre.

La s=E9duction perverse

La relation perverse se met en place en deux temps, = l=92une de=20 s=E9duction perverse, l=92autre de violence manifeste.
La premi=E8re = phase que=20 Racamier a nomm=E9 le d=E9cervelage peut se d=E9rouler sur plusieurs = ann=E9es. Elle se=20 construit progressivement pendant les premiers temps de la relation, par = un=20 processus de s=E9duction. C=92est une phase de pr=E9paration au cours de = laquelle la=20 victime est d=E9stablis=E9e et perd progressivement confiance en elle. = Il s=92agit=20 d=92abord de la s=E9duire, puis de l=92influencer pour enfin, la mettre = sous son=20 emprise, en lui retirant toute parcelle de libert=E9.
La=20 s=E9duction consiste =E0 attirer irr=E9sistiblement mais aussi dans un = sens plus=20 juridique, =E0 corrompre et suborner. Le s=E9ducteur d=E9tourne de la = r=E9alit=E9, op=E8re=20 par surprise, en secret. Il n=92attaque jamais de mani=E8re frontale, = mais de fa=E7on=20 indirecte afin de capter le d=E9sir de l=92autre, d=92un autre qui = l=92admire, qui lui=20 renvoie une bonne image de lui. La s=E9duction perverse se fait en = utilisant les=20 instincts protecteurs de l=92autre. Cette s=E9duction est = narcissique il=20 s=92agit de chercher dans l=92autre l=92unique objet de sa fascination, = =E0 savoir=20 l=92image aimable de soi. Par une s=E9duction =E0 sens unique, le = pervers narcissique=20 cherche =E0 fasciner sans se laisser prendre. La pr=E9sence de l=92autre = est v=E9cue=20 comme une menace, pas comme une compl=E9mentarit=E9.
L=92influence consiste, sans argumenter, =E0 amener quelqu=92un = =E0 penser,=20 d=E9cider ou se conduire autrement qu=92il ne l=92aurait fait = spontan=E9ment. La=20 personne cible de l=92influence ne peut consentir a priori librement. Le = processus=20 d=92influence est pens=E9 en fonction de sa sensibilit=E9 et de ses = vuln=E9rabilit=E9s.=20
L=92emprise c=92est la domination intellectuelle ou morale dans une = relation de=20 domination. Le pouvoir entra=EEne l=92autre =E0 suivre par la = d=E9pendance, c=92est-=E0-dire=20 acquiescement et adh=E9sion.
Il y a trois dimensions principales =E0 = l=92emprise
-    une=20 action d=92appropriation par d=E9possession de l=92autre ; =
-    une action de domination, o=F9 l=92autre est maintenu dans un = =E9tat de=20 soumission et de d=E9pendance ;
-    une=20 dimension d=92empreinte, o=F9 l=92on veut laisser une marque sur = l=92autre.=20
Parce qu=92elle neutralise le d=E9sir = d=92autrui et qu=92elle=20 abolit toute sa sp=E9cificit=E9 ; l=92emprise comporte une = ind=E9niable composante=20 destructrice. Petit =E0 petit, la victime voit sa r=E9sistance et ses = possibilit=E9s=20 d=92opposition grignot=E9es. Elle perd toute possibilit=E9 de critique. = Emp=EAch=E9e=20 d=92agir, litt=E9ralement =AB=E9r=E9e =BB, = elle est rendue complice=20 de ce qui l=92opprime. Cela ne constitue en aucun cas un = consentement elle=20 est chosifi=E9e ; elle ne peut plus avoir de pens=E9e propre, elle = doit penser=20 comme son agresseur. Elle n=92est plus autre =E0 part enti=E8re, elle = n=92est plus un=20 alter ego. Elle subit sans consentir, voire sans participer.
Les = victimes=20 d=E9crivent toutes une difficult=E9 =E0 se concentrer sur une activit=E9 = lorsque leur=20 pers=E9cuteur est =E0 proximit=E9. Celui-ci offre =E0 l=92observateur de = la plus parfaite=20 innocence. Un grand d=E9calage s=92instaure entre son confort apparent = et le malaise=20 et la souffrance des victimes. Ce dont elles se plaignent =E0 ce stade, = c=92est=20 d=92=EAtre =E9touff=E9es, de ne rien pouvoir faire seules. Elles = d=E9crivent la sensation=20 de ne pas avoir de pens=E9e.

La communication perverse

La mise en place de l=92empreinte utilise des = proc=E9d=E9s qui donnent=20 l=92illusion de la communication une communication = particuli=E8re, non pas faite pour relier, mais pour =E9loigner et = emp=EAcher=20 l=92=E9change.
Refuser la communication=20 directe
Quand une question directe est = pos=E9e, les=20 pervers =E9ludent. Comme ils ne parlent pas, on leur pr=EAte grandeur ou = sagesse. On=20 entre dans un monde o=F9 il y a peu de communication verbale, juste des = remarques=20 =E0 petites touches d=E9stabilisantes. Rien n=92est nomm=E9, tout est = sous-entendu.=20
Le d=E9ni du reproche ou du conflit par = l=92agresseur=20 paralyse la victime qui ne peut se d=E9fendre. L=92agression est = perp=E9tr=E9e par le=20 refus de nommer ce qui se passe, de discuter, de trouver ensemble des = solutions.=20 S=92il s=92agissait d=92un conflit ouvert, la discussion serait possible = et une=20 solution pourrait =EAtre trouv=E9e.
Devant le refus de communication = verbale=20 directe, il n=92est pas rare que la victime ait recours aux courriers. = Elle =E9crit=20 des lettres pour demander des explications sur le rejet qu=92elle = per=E7oit, puis,=20 n=92ayant pas de r=E9ponse, elle =E9crit =E0 nouveau, cherchant ce qui = dans son=20 comportement, aurait pu justifier une telle attitude. Il se peut = qu=92elle finisse=20 par s=92excuser de ce qu=92elle aurait pu faire, consciemment ou non, = pour justifier=20 ou on l=92attitude de son agresseur.
Dans certaines entreprises, les = victimes=20 qui, pour se prot=E9ger, envoient des lettres recommand=E9es sont = qualifi=E9es de=20 parano=EFaques proc=E9duri=E8res.
Quand il y a une r=E9ponse, elle = est toujours =E0=20 c=F4t=E9, indiff=E9rente.
D=E9former le = langage=20
On retrouve chez les pervers quand ils communiquent = avec leur=20 victime, une voix froide, blanche, plate, monocorde. C=92est une voix = sans=20 tonalit=E9 affective, qui glace, inqui=E8te, laissant affleurer dans les = propos les=20 plus anodins le m=E9pris ou la d=E9rision. La tonalit=E9 seule implique, = m=EAme pour des=20 observateurs neutres, des sous-entendus, des reproches non exprim=E9s, = des menaces=20 voil=E9es.
M=EAme lors d=92=E9changes violents = le ton ne s=92=E9l=E8ve=20 pas, laissant l=92autre s=92=E9nerver tout seul, ce qui ne peut que le=20 d=E9stabiliser =AB=E9cid=E9ment, tu n=92es = qu=92un hyst=E9rique qui=20 crie tout le temps  =BB
Tr=E8s souvent, le pervers ne fait = l=92effort=20 d=92articuler ou bien grommelle quelque chose quand l=92autre est dans = une autre=20 pi=E8ce. Cela met lautre dans l=92obligation de se = d=E9placer pour=20 entendre ou bien d=92=EAtre en position de demandeur en faisant = r=E9p=E9ter. Il est=20 facile ensuite de lui faire remarquer qu=92il n=92=E9coute pas.
Le = message d=92un=20 pervers est d=E9lib=E9r=E9ment flou et impr=E9cis, entretenant la = confusion. Il peut=20 dire =ABn=92ai jamais dit cela =BB, et = =E9viter tout=20 reproche. En utilisant des allusions, il fait passer ses messages sans = se=20 compromettre.
Offrant des propos sans lien logique, il entretient la = coexistence de diff=E9rents discours contradictoires.
Il peut aussi = ne pas=20 terminer ses phrases, laissant des points de suspension qui ouvrent la = voie =E0=20 toutes les interpr=E9tations et =E0 tous les malentendus. Ou bien il = envoie des=20 messages obscurs et refuse de les expliciter.
A une demande de = service=20 anodin d=92une belle-m=E8re =E0 son gendre
=AB ce n=92est=20 pas possible
-    Pourquoi
-    Vous=20 devriez le savoir
-    Non,=20 je ne comprends pas
-    Eh=20 bien, cherchez  =BB
Ces propos sont = agressifs=20 mais dits sur un ton normal, calme, presque d=E9tendu, et l=92autre, = dont la r=E9ponse=20 agressive est d=E9samorc=E9e a l=92impression de r=E9agir =E0 c=F4t=E9. =
Un autre proc=E9d=E9 verbal habituel des pervers est = d=92utiliser un langage=20 technique abstrait, dogmatique, pour entra=EEner l=92autre des = consid=E9rations=20 auxquelles il ne comprend rien, et pour lesquelles il n=92ose pas = demander=20 d=92explications de peur de passer pour un imb=E9cile. Ce qui importe = alors dans le=20 discours pervers, c=92est la forme plut=F4t que le fond, para=EEtre = savant pour noyer=20 le poisson. Pour r=E9pondre =E0 sa femme qui souhaitait parler de leur = couple, un=20 mari prend un ton docte
=ABpr=E9sentes = une=20 probl=E9matique typique des femmes castratrices qui projettent sur les = hommes leur=20 d=E9sir de phallus  =BB
Ces interpr=E9tations = psychanalytiques sauvages=20 r=E9ussissent =E0 d=E9stabiliser l=92autre, qui est rarement en =E9tat = de r=E9pliquer pour=20 renverser la situation =E0 son avantage. Les victimes disent souvent que = les=20 arguments de leur agresseur sont tellement incoh=E9rents qu=92elles = devraient en=20 rire, mais tant de mauvaise foi les met en col=E8re.
Un autre = proc=E9d=E9 pervers=20 consiste =E0 nommer les intentions de l=92autre ou =E0 deviner ses = pens=E9es cach=E9es,=20 comme si on savait mieux que lui ce qu=92il pense. =AB Au fond, je sais = tr=E8s bien=20 que tu te dis que ... =BB
Mentir=20
Plus souvent qu=92un mensonge direct, le pervers = utilise d=92abord=20 un assemblage de sous-entendus, de non-dits, destin=E9 =E0 cr=E9er un = malentendu pour=20 ensuite l=92exploiter =E0 son avantage. Il s=92agit d=92avoir le = dessus dans=20 l=92=E9change verbal. Un proc=E9d=E9 trop direct am=E8nerait le = partenaire =E0 d=E9noncer=20 l=92autoritarisme de l=92agresseur. Au contraire, des techniques = indirectes le=20 d=E9stabilisent et l=92am=E8nent =E0 douter de la r=E9alit=E9 de ce qui = vient de se passer.=20
Un autre type de mensonge indirect consiste = =E0 r=E9pondre=20 de fa=E7on impr=E9cise ou =E0 c=F4t=E9, ou par une attaque qui fait = diversion. A une femme=20 qui exprimait ses doutes sur la fid=E9lit=E9 de son mari = =ABdire quelque chose comme =E7a, il faut que, toi, tu aies = quelque chose =E0 te=20 reprocher  =BB
Le mensonge peut =E9galement s=92attacher = aux=20 d=E9tails =E0 sa femme qui lui reproche d=92=EAtre all=E9 huit = jours =E0 la campagne=20 avec une fille, le mari r=E9pond
=AB=92est toi la=20 menteuse, d=92une part ce n=92=E9tait pas huit jours mais neuf, et = d=92autre part, il ne=20 s=92agissait pas d=92une fille mais d=92une femme  =BB
Le = mensonge chez le=20 pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de = destruction.=20 C=92est alors un mensonge au m=E9pris de toute =E9vidence. C=92est = surtout un mensonge=20 convaincu qui convainc l=92autre. Quelle que soit l=92=E9normit=E9 du = mensonge, le=20 pervers s=92y accroche et finit par convaincre l=92autre. =
Manier le sarcasme, la d=E9rision, le m=E9pris =
En r=E9sum=E9, pour d=E9stabiliser l=92autre, il suffit = de
-    se moquer de ses convictions, de ses choix politiques, de ses = go=FBts,=20
-    ne=20 plus lui adresser la parole,
-    le=20 ridiculiser en public,
-    le=20 d=E9nigrer devant les autres,
-    le=20 priver de toute possibilit=E9 de s=92exprimer,
-    se=20 gausser de ses ponts faibles,
-    faire=20 des remarques d=E9sobligeantes, sans jamais les expliciter, =
-    mettre en doute ses capacit=E9s de jugement et de d=E9cision.=20
User du paradoxe
D=E9stabiliser la victime se fait dans une double = contrainte quelque=20 chose est dit au niveau verbal et le contraire est expos=E9 au niveau = non verbal.=20 Le discours paradoxal est compos=E9 d=92un message explicite et d=92un = contenu=20 implicite, dont l=92agresseur nie l=92existence.
Disqualifier
Diviser pour = mieux r=E9gner=20
Imposer son pouvoir =

La violence perverse

R=E9sister =E0 l=92emprise, c=92est s=92exposer =E0 la = haine. A ce stade,=20 l=92autre, qui n=92existait que comme un objet utile, devient un objet = dangereux=20 dont il faut se d=E9barrasser par n=92importe quel moyen. La strat=E9gie = perverse se=20 d=E9voile au grand jour.
La haine est=20 montr=E9e
La phase de haine appara=EEt au = grand jour=20 lorsque la victime r=E9agit, qu=92elle essaie de se poser en tant que = sujet et de=20 r=E9cup=E9rer un peu de libert=E9. Malgr=E9 un contexte ambigu, elle = essaie de mettre=20 une limite. Un d=E9clic lui fait dire =ABsuffit =BB, soit parce qu=92un =E9l=E9ment = ext=E9rieur lui a permis de=20 prendre conscience de son asservissement c=92est = en g=E9n=E9ral=20 quand elle a vu son agresseur s=92acharner sur quelqu=92un d=92autre -, = soit quand le=20 pervers a trouv=E9 un autre partenaire potentiel et essaie de pousser le = pr=E9c=E9dent=20 =E0 partir en accentuant sa violence.
Au = moment o=F9 la=20 victime donne l=92impression de lui =E9chapper, l=92agresseur =E9prouve = un sentiment de=20 panique et de fureur il se d=E9cha=EEne.
Tout ce qui =E9tait = souterrain=20 appara=EEt alors au grand jour. Il ne s=92agit pas ici d=92un amour qui = se transforme=20 en haine comme on tend =E0 le croire, mais d=92envie qui se transforme = en haine.=20
Quand il justifie cette haine, c=92est par une pers=E9cution de = l=92autre, qui le=20 placerait lui en position de l=E9gitime d=E9fense. Comme chez les = parano=EFaques,=20 apparaissent alors chez lui des id=E9es de pr=E9judice ou de = pers=E9cution, une=20 anticipation sur les r=E9actions de d=E9fense attendues amenant =E0 des = conduites=20 d=E9lictueuses et un fonctionnement proc=E9durier. Tout ce qui ne va pas = est de la=20 faute des autres qui sont unis contre lui.
Par un ph=E9nom=E8ne de = projection,=20 la haine de l=92agresseur est =E0 la mesure de la haine qu=92il imagine = que sa victime=20 lui porte. Il la voit comme un monstre destructeur, violent, n=E9faste. =
Cette=20 haine projet=E9e sur l=92autre, est pour le pervers narcissique un moyen = de se=20 prot=E9ger de troubles qui pourraient =EAtre plus grands, du registre de = la=20 psychose. C=92est aussi un moyen, lorsqu=92il s=92est engag=E9 dans une = nouvelle=20 relation, de se d=E9fendre de toute haine inconsciente contre le nouveau = partenaire.
La violence est agie =
Il s=92agit d=92une violence froide, verbale, faite de = d=E9nigrement, de=20 sous-entendus hostiles, de marques de condescendance et d=92injures. = L=92effet=20 destructeur vient de la r=E9p=E9tition d=92agressions apparemment = anodines mais=20 continuelles, et dont on sait qu=92elles ne s=92arr=EAteront jamais. Il = s=92agit d=92une=20 agression =E0 perp=E9tuit=E9.
L=92autre est = accul=E9=20
Lors de la phase d=92emprise, l=92action du pervers = narcissique sur=20 sa victime =E9tait essentiellement d=92inhiber sa pens=E9e. Dans la = phase suivante, il=20 provoque en elle des sentiments, des actes, des r=E9actions, par des = m=E9canismes=20 d=92injonction. Cela peut aller jusqu=92=E0 provoquer le suicide. =

L=92agresseur

Il peut arriver =E0 chacun d=92utiliser ponctuellement, = passag=E8rement=20 des m=E9canismes de d=E9fense pervers. Ce qui nous distingue des = pervers, c=92est que=20 ces comportements ont =E9t=E9 suivis de remords ou de regrets. =
La perversion narcissique
Le = psychanalyste=20 P.C. Racamier est un des premiers =E0 avoir d=E9crit le concept de = pervers=20 narcissique. D=92autres auteurs, dont Alberto Eiguer ont ensuite tent=E9 = d=92en donner=20 une d=E9finition
=AB Les individus = pervers=20 narcissiques sont ceux qui, sous l=92influence de leur soi grandiose, = essaient de=20 cr=E9er un lien avec un deuxi=E8me individu, en s=92attaquant tout = particuli=E8rement =E0=20 l=92int=E9grit=E9 narcissique de l=92autre afin de le d=E9sarmer. Ils = s=92attaquent aussi =E0=20 l=92amour de soi, =E0 la confiance en soi, =E0 l=92auto-estime et =E0 la = croyance en soi=20 de l=92autre. En m=EAme temps, ils cherchent, d=92une certaine = mani=E8re, =E0 faire croire=20 que le lien de d=E9pendance de l=92autre envers eux est irrempla=E7able = et que c=92est=20 l=92autre qui le sollicite. =BB
Les pervers narcissiques sont = consid=E9r=E9s=20 comme des psychotiques sans sympt=F4mes, qui trouvent leur =E9quilibre = en=20 d=E9chargeant sur un autre la douleur qu=92ils ne ressentent pas et les=20 contradictions internes qu=92ils refusent de voir. Ils =ABfont=20 pas expr=E8s =BB de faire mal, ils font mal parce qu=92ils ne = savent pas faire=20 autrement pour exister. Ils ont eux-m=EAmes =E9t=E9 bless=E9s dans leur = enfance et=20 essaient de se maintenir en vie. Ce transfert de douleur leur permet de = se=20 valoriser aux d=E9pens d=92autrui.
La personnalit=E9 narcissique est = d=E9crite comme=20 suit (pr=E9sente au moins cinq manifestations suivantes) =
-    le sujet a un sens grandiose de sa propre importance, =
-    est absorb=E9 par des fantaisies de succ=E8s illimit=E9, de = pouvoir,=20
-    pense=20 =EAtre =AB=E9cial =BB et unique, =
-    a un=20 besoin excessif d=92=EAtre admir=E9,
-    pense=20 que tout lui est d=FB,
-    exploite l=92autre dans les relations interpersonnelles, =
-    manque d=92empathie,
-    envie=20 souvent les autres,
-    fait=20 preuve d=92attitudes et de comportements arrogants.
Otto=20 Kernberg d=E9crit les principales caract=E9ristiques de ces = personnalit=E9s qui=20 =ABun sentiment de grandeur, un =E9gocentrisme = extr=EAme, une=20 absence totale d=92empathie pour les autres, bien qu=92ils soient avides = d=92obtenir=20 admiration et approbation. Ces patients ressentent une envie tr=E8s = intense =E0=20 l=92=E9gard de ceux qui semblent poss=E9der les choses qu=92ils n=92ont = pas ou qui=20 semblent tirer simplement plaisir de leur vie. Non seulement ils = manquent de=20 profondeur affective et n=92arrivent pas =E0 comprendre les =E9motions = complexes des=20 autres, mais leur propre sentiments ne sont pas modul=E9s et connaissent = de=20 rapides flamb=E9es suivies de dispersion. Ils ignorent en particulier = les=20 sentiments v=E9ritables de tristesse et de deuil ; cette = incapacit=E9 =E0=20 =E9prouver des r=E9actions d=E9pressives est un trait fondamental de = leur=20 personnalit=E9. Lorsqu=92on les abandonne ou qu=92on les d=E9=E7oit, ils = peuvent se=20 montrer apparemment d=E9prim=E9s, mais =E0 un examen attentif, il = s=92agit de col=E8re ou=20 de ressentiment avec des d=E9sirs de revanche plut=F4t que d=92une = v=E9ritable tristesse=20 pour la perte de la personne qu=92ils appr=E9cient. =BB =
Un narcisse est une coque vide qui n=92a pas d=92existence = propre ;=20 c=92est un =AB =BB qui cherche =E0 faire = illusion pour masquer=20 son vide. Son destin est une tentative pour =E9viter la mort. C=92est = quelqu=92un qui=20 n=92a jamais =E9t=E9 reconnu comme un =EAtre humain et qui a =E9t=E9 = oblig=E9 de se construire=20 un jeu de miroirs pour se donner l=92illusion d=92exister. Comme un = kal=E9idoscope, ce=20 jeu de miroirs a beau se r=E9p=E9ter et se multiplier, cet individu = reste construit=20 sur du vide.
Les individus pervers narcissiques sont des individus=20 m=E9galomanes qui se posent comme r=E9f=E9rents, comme =E9talons du bien = et du mal, de=20 la v=E9rit=E9. On leur attribue souvent un air moralisateur, = sup=E9rieur, distant.=20 M=EAme s=92ils ne disent rien, l=92autre se sent pris en faute. =

Cons=E9quences pour la victime et prise en = charge=20

Cons=E9quences de la hase d=92emprise =
Le=20 d=E9sistement, la confusion, le doute, le stress, la peur, = l=92isolement.=20
A plus long terme le choc, la = d=E9compensation, la=20 s=E9paration.

Conseils pratiques dans l=92entreprise =

Rep=E9rer
Avant toute = chose, il est=20 important de bien rep=E9rer le processus de harc=E8lement et si possible = de=20 l=92analyser. Si on a le sentiment d=92une atteinte =E0 sa dignit=E9 ou = =E0 son int=E9grit=E9=20 psychique en raison de l=92attitude hostile d=92une ou de plusieurs = personnes, ce=20 r=E9guli=E8rement et sur une longue p=E9riode, on peut penser qu=92il = s=92agit=20 effectivement de harc=E8lement moral.
L=92id=E9al est de=20 r=E9agir le plus t=F4t possible, avant d=92=EAtre englu=E9 dans une = situation o=F9 il n=92y a=20 pas d=92autre solution que le d=E9part.
D=E8s lors, il est important = de noter=20 toute forme de provocation ou toute agression. Comme pour le = harc=E8lement=20 psychologique familial, la difficult=E9 de se d=E9fendre r=E9side dans = le fait qu=92il y=20 a rarement des preuves flagrantes.
La victime devra donc accumuler = les=20 traces, les indices, noter les injures, faire des photocopies de tout ce = qui=20 pourrait =E0 un moment ou =E0 un autre constituer sa d=E9fense.
Il = serait=20 souhaitable qu=92elle s=92assure le concours de t=E9moins. = Malheureusement, dans un=20 tel contexte, les coll=E8gues se d=E9filent.
Trouver de=20 l=92aide au sein de l=92entreprise
Tant = que l=92on est en=20 =E9tat de se battre il faut chercher de l=92aide d=92abord au sein de = l=92entreprise.=20 Trop souvent les salari=E9s ne r=E9agissent que lorsqu=92il y a une = proc=E9dure de=20 licenciement en cours. Cette recherche n=92est pas =E9vidente car si la = situation a=20 pu se d=E9grader =E0 ce point, c=92est souvent que le responsable = hi=E9rarchique, s=92il=20 n=92est pas lui-m=EAme moteur du processus, n=92a pas su r=E9agir de = fa=E7on efficace. Si=20 ce soutien moral ne peut =EAtre obtenu dans le service, il peut =EAtre = recherch=E9=20 dans d=92autres services.
A chaque =E9tape = d=92une recherche=20 d=92aide au sein de l=92entreprise, le salari=E9 peut sortir du = processus de=20 harc=E8lement s=92il a la possibilit=E9 de rencontrer un interlocuteur = qui sache=20 l=92=E9couter.
Quand l=92entreprise est de taille suffisante, il = faut d=92abord=20 aller voir le DRH, cela n=92est efficace que si le = =AB =BB=20 prime sur le =AB =BB.
Si le DRH ne fait = rien, il faut=20 aller voir le m=E9decin du travail qui aidera d=92abord =E0 verbaliser = le probl=E8me.=20 Par ses constats au poste de travail, et lors de la visite m=E9dicale, = il peut=20 permettre aux salari=E9s et aux responsables de prendre conscience du = probl=E8me et=20 de leurs cons=E9quences graves. Tout d=E9pend de la place du m=E9decin = du travail au=20 sein de l=92entreprise.
R=E9sister=20 psychologiquement
Pour se d=E9fendre, il = faut =EAtre en=20 bon =E9tat psychologique, ce qui n=92est pas simple puisque la = premi=E8re =E9tape du=20 harc=E8lement consiste =E0 d=E9stabiliser la victime. Il faut donc = consulter un=20 psychiatre ou un psychoth=E9rapeute afin de retrouver l=92=E9nergie pour = se d=E9fendre.=20 Ce qui implique lorsque l=92on est soignant d=92aller voir dans un autre = d=E9partement.
Pour diminuer le stress et ses=20 cons=E9quences, la seule solution est l=92arr=EAt de travail. Beaucoup = de victimes le=20 refusent de peur d=92aggraver le conflit.
Si la personne est = d=E9pressive, une=20 aide m=E9dicamenteuse, anxiolytique et antid=E9pressive peut = s=92av=E9rer indispensable.=20
La personne ne devra r=E9int=E9grer son travail que lorsqu=92elle = pourra se=20 d=E9fendre. Cela peut conduire =E0 un arr=EAt de travail relativement = long (parfois=20 plusieurs mois) qui se transformera =E9ventuellement en Cong=E9 maladie = de longue=20 dur=E9e.
Dans les relations avec le harceleur, il est plus facile de = se=20 soumettre plut=F4t que de r=E9sister et risquer le conflit. Quoi = qu=92elles =E9prouvent,=20 les victimes doivent jouer l=92indiff=E9rence, garder le sourire et = r=E9pondre avec=20 humour mais sans en rajouter dans l=92ironie. Elles doivent rester = imperturbables=20 et ne jamais entrer dans le jeu de l=92agressivit=E9. Il leur faut = laisser dire, ne=20 pas s=92=E9nerver tout en notant chaque agression pour pr=E9parer leur = d=E9fense.=20
Pour limiter le risque de faute professionnelle, la victime doit = =EAtre=20 irr=E9prochable. Elle est sous les feux de l=92actualit=E9. Le moindre = retard, la=20 moindre faute seront tenus pour des preuves de sa responsabilit=E9 dans = le=20 processus.
Il serait bon qu=92elle apprenne la m=E9fiance en fermant = ses tiroirs=20 =E0 cl=E9, en emportant avec elle son agenda professionnel ou un dossier = important=20 sur lequel elle travaille, m=EAme, =E0 l=92heure du d=E9jeuner.
Afin = de retrouver=20 une certaine autonomie de pens=E9e et un esprit critique, les victimes = devront=20 appliquer une nouvelle grille de communication, comme un filtre = syst=E9matique,=20 qui leur permette de r=E9ajuster la r=E9alit=E9 au bon sens. Prendre les = messages au=20 pied de la lettre, au besoin, en faisant pr=E9ciser, et refuser = d=92entendre les=20 sous-entendus.
Agir
Sur=20 un plan professionnel, il faut =EAtre extr=EAmement vigilant afin de = contrer la=20 communication perverse. Il faudra anticiper sur les agressions en = assurant qu=92il=20 n=92y a aucune ambigu=EFt=E9 dans les consignes ou les ordres, en = faisant lever les=20 impr=E9cisions et =E9claircir les points douteux. Si les doutes = subsistent, le=20 salari=E9 devra solliciter un entretien pour avoir des explications. En = cas de=20 refus, il ne faut pas h=E9siter =E0 exiger cet entretien par lettre = recommand=E9e. Ces=20 courriers pourront servir de preuves du manque de dialogue en cas de = conflit. Il=20 faut mieux passer pour anormalement m=E9fiant, quitte =E0 passer pour = parano=EFaque,=20 que de se laisser mettre en faute. Il n=92est pas mauvais, non plus, que = la=20 victime inqui=E8te son agresseur en lui faisant savoir que, d=E9sormais, = elle ne se=20 laissera plus faire.
C=92est habituellement = lorsque la=20 victime constate qu=92aucune solution n=92est propos=E9e, et qu=92elle = craint un=20 licenciement ou qu=92elle envisage de donner sa d=E9mission qu=92elle se = tourne vers=20 les syndicats ou les repr=E9sentants du personnel. Mais il faut savoir = que quand=20 une situation de harc=E8lement est communiqu=E9e aux syndicats, cela = devient un=20 conflit ouvert. Leur intervention consiste alors =E0 n=E9gocier un = d=E9part. Il est=20 tr=E8s difficile d=92obtenir une m=E9diation =E0 ce niveau car les = repr=E9sentants du=20 personnel ont en France beaucoup plus un r=F4le revendicatif qu=92un = r=F4le d=92=E9coute=20 et de m=E9diation.
Pour un entretien pr=E9alable au licenciement, la = loi pr=E9voit=20 qu=92on peut se faire accompagner par la personne de son choix. Ce peut = =EAtre un=20 d=E9l=E9gu=E9 syndical s=92il y en a dans l=92entreprise, ou bien un = conseiller des=20 salari=E9s. Les conseillers des salari=E9s sont des syndicalistes = ext=E9rieurs =E0=20 l=92entreprise dont on trouve la liste dans les mairies et dans les = pr=E9fectures,=20 et qui vont d=E9fendre b=E9n=E9volement les salari=E9s dans les petites = structures. Dans=20 le harc=E8lement, il est important que l=92accompagnateur soit = quelqu=92un en qui on a=20 toute confiance et dont on pense a priori qu=92il ne se laissera pas = manipuler.=20
Faire intervenir la justice =

Comment gu=E9rir

Choisir son psychoth=E9rapeute
Nommer=20 la perversion
S=92en sortir
L=92essentiel n=92est pas=20 de savoir comment on s=92est mis dans cette situation mais d=92en = sortir. Donc=20 soutien, r=E9confort pour permettre =E0 la victime de sortir de la peur = et de la=20 culpabilit=E9.
Quand la perversion a =E9t=E9 = nomm=E9e, la=20 victime doit repenser les =E9v=E9nements du pass=E9 en fonction de ce = qu=92elle aura=20 appris de son agression. Elle doit, avec courage, se demander quel sens = avaient=20 tel mot ou telle situation.
Se d=E9gager de = la=20 culpabilit=E9
Sortir de la = souffrance=20
Gu=E9rir =